Je ne sais pas par quel bout prendre ça. Quand on sait que maintenant Revestou.fr est la référence mondiale (!) en matière d'histoire de notre Revest, faut-il rectifier les erreurs éventuelles dans ce qui a pu être publié ? Je ne connais pas les usages. Mais n'y a-t-il qu'une Vérité ?
Tout a commencé par une relecture passionnante du prince des Moccots, Yvan Meschi avec son génial recueil d'anecdotes toulonnaises : Toulon et nul soleil ailleurs (1994).
Il présente un peu les communes alentours, et au sujet du Revest, il raconte :
"L'auteur du Traité de la fauconnerie, Charles d'Arcussia, y a fait construire un pigeonnier féodal aujourd'hui classé".
Ah bon ... Je googlise Charles d'Arcussia et je lis qu'il est né en 1554, mort en 1628 et que son nom complet serait : Charles d'Arcussia de Capre, seigneur d'Esparron, de Pallières, et du Revest. Ah ah ah !!! Il me semblait pourtant que notre pigeonnier était un chouillat plus ancien, de 2 siècles peut-être. Toutefois, je ne trouve sa première mention qu'en 1750 sur la carte de Cassini.
Je n'avais jamais entendu causer de ce Charles d'Arcussia dans nos parages. C'est à ce moment qu'on s'aperçoit qu'il y a Revest et Revest. Et que celui d'Arcussia n'est pas le nôtre. C'est un fief ecclésiastique sur le territoire d'Esparron. Le village du Revest (près d'Esparron) est inhabité depuis le début du XVe siècle, une chapelle Notre-Dame du Revest y subsiste. http://www.esparron.fr/histosubc2.htm
Si l'on démonte un peu la généalogie du fondu de fauconnerie,on s'aperçoit que l'auteur de l'ouvrage (dédié à Henri IV, puis à Louis XIII) ne portait peut-être pas le nom de seigneur du Revest, contrairement à un de ses descendants. Encore que ... rien n'est moins sûr.
Notre fauconnier Charles d'Arcussia avait épousé en 1573 Marguerite de Forbin avec qui il eut 22 enfants. Le 11e de ses enfants et 3e de ses fils, Jean-Baptiste, épousa en 1623 Marie Puget de Barbentane. On lui attribua une terre proche d'Esparron au lieu dit "Le Revest" et il fonda la branche des d'Arcussia du Revest. (cf : http://www.louisdarcussia.com/charles-m … -du-revest) Son descendant Charles Michel Anne d'Arcussia du Revest est né à Marseille en 1710 et a pu être confondu avec son aïeul écrivain né un siècle et demi plus tôt.
J'étais en train de me gausser des conclusions hâtives d'Yvan Meschi, de sa confusion entre les 2 Charles, entre les 2 Revest et de son raccourci seigneur du Revest =>fauconnerie=> constructeur de notre pigeonnier du Revest, raccourci que je trouve un peu cavalier, n'est-ce pas ? Quand soudain, en reprenant le fil des recherches Google, je tombe sur une "information" de la même veine et publiée où ? je vous le donne en 1000 : sur le site REVESTOU, horreur et catacombes. Et toussa grâce à qui : Pierre Trofimoff. (Le Revest, Tourris, Val d'Ardène, texte de Pierre Trofimoff en 1963) Juste après qu'il ait exposé que le château du Revest était un rendez-vous de chasse du Roi René (alors qu'il a été construit un siècle après la mort du roi), il affirme :
C'est en 1472 que le roi René vendit, sans clause de retour ni aucune réserve de rachat, la seigneurie du Revest à M. d'Arcussia de Palières, seigneur d'Esparron, pour la somme de 100 écus soleil d'or.
C'est là : http://revestou.fr/pages/124-le-revest- … off-fr.php
Mais voilà ce que je trouve dans le : Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan https://archive.org/stream/BulletinDeLa … 6_djvu.txt
Chap. V. — La coseigneurie d’Esparron.
L’ensemble du territoire actuel de la commune d’Esparron formait anciennement deux seigneuries distinctes : il y avait la terre du Revest et celle d’Esparron proprement dite, l’une et l’autre sous la directe universelle et la haute juridiction du roi, comte de Provence.
Le Roi René, pressé d'argent, vendit à François d’Arcussia , coseigneur d’Esparron , par acte du 2 janvier 1472 (2), tous les droits seigneuriaux de la cour sur Esparron et le Revest, consistant en l’entière juridiction, mère et mixte impère, non seulement sur les hommes dudit d’Arcussia, mais encore sur tous ceux des autres coseigneurs, ainsi qu’aux droits d’albergue, cavalcade, leydes, passages, pulvérages, droits de rétention par prélation, de lods et trezain, de fournage, etc., pour le prix de cent écus d’or de vingt-cinq gros pièce, payés comptant.
Il s'agit bien du Revest près d'Esparron et pas de notre Revest à nous. On constate donc que les erreurs se perpétuent et que nos sites les reproduisent : De Pierre Trofimoff en 1963, à Yvan Meschi en 1994, au Revestou ...
D'où ma question : que rectifier et comment ? La vérité n'est pas ailleurs, Mulder.