Passer au contenu du forum

Sur la Place du Village

Forum des Amis du Vieux Revest


Écrire une réponse

Écrire une réponse

Composez et envoyez votre nouvelle réponse

Vous pouvez utiliser : BBCode Images Émoticones

Tous les champs doivent être remplis avant d’envoyer ce formulaire, ou alors vous avez utilisé la fonction copier/coller qui n'est pas supporté par l'éditeur de texte.

Information obligatoire pour les invités


Information obligatoire

Revue du sujet (plus récents en tête)

4

https://mamot.fr/system/media_attachments/files/001/735/615/small/5b8ef172604daebe.jpeg

3

Le point sur l'écriture inclusive, enfin un texte sensé et complet.
http://lesmotsailes.fr/le-point-sur-lec … inclusive/

2

Le Figaro 26 octobre 2017
http://www.lefigaro.fr/actualite-france … lusive.php

Les Immortels, à l'unanimité, estiment que cette nouvelle pratique est un danger pour la langue française.

Les immortels de l'Académie française se sont fendus ce jeudi 26 octobre d'une déclaration au ton alarmiste condamnant vertement l'écriture inclusive. Ils vont même jusqu'à prédire un«péril mortel» pour l'avenir de la langue française. Pour rappel, cette graphie consiste à inclure le féminin, entrecoupé de points, dans les noms, comme dans «mes ami·e·s», pour le rendre «visible». Le «point milieu», ce signe situé à mi-hauteur des lettres, peut être utilisé alternativement en composant un mot comme «lycéen·ne» comme suit: racine du mot + suffixe masculin + le point milieu + suffixe féminin.

Cette pratique défendue par certaines militantes féministes au prétexte que la langue française «invisibiliserait les femmes» a beaucoup fait parler d'elle ces dernières semaines alors qu'un manuel scolaire, destiné à des élèves de CE2, a été publié pour la première fois en écriture inclusive en mars 2017. On peut y lire que «grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche». L'éditeur a expliqué avoir choisi d'appliquer les recommandations du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes datant de 2015.
Prenant acte de la diffusion de cette «écriture inclusive» qui «prétend s'imposer comme norme», l'Académie française élève à l'unanimité une solennelle mise en garde: «La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu'elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l'illisibilité. On voit mal quel est l'objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d'écriture, de lecture - visuelle ou à voix haute - et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs.

Plus que toute autre institution, l'Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu'elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c'est moins en gardienne de la norme qu'en garante de l'avenir qu'elle lance un cri d'alarme: devant cette aberration “inclusive”, la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd'hui comptable devant les générations futures.

Il est déjà difficile d'acquérir une langue, qu'en sera-t-il si l'usage y ajoute des formes secondes et altérées? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s'empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d'autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète.»

«Bégaiement cérébral»

Membre de l'Académie française, Michael Edwards, poète, philosophe et traducteur franco-britannique, avait confié début octobre au Figaro à quel point l'écriture inclusive abîmait, selon lui, la langue française. «C'est la chair même du français qui est ainsi rongée, et son esprit qui se trouve frappé d'une sorte de bégaiement cérébral», indiquait-il. Les académiciens avec qui il avait discuté du sujet étaient «scandalisés» mais ont décidé de prendre un peu de temps pour réagir officiellement.

La virulence du communiqué de l'Académie a été peu goûtée, jeudi, par les féministes, comme la militante et «cheffe d'entreprise» Caroline De Haas: «On va tous mourir!», écrit-elle sur Twitter. «Et après, c'est nous qu'on traite d'hystériques...»

Cette condamnation sans appel des académiciens sera-t-elle entendue? Pas si sûr. Depuis 2015 et les recommandations du Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes, l'écriture inclusive, longtemps cantonnée aux associations féministes et aux partis d'extrême gauche, entre peu à peu dans les mœurs.

Plusieurs ministères, institutions, collectivités et universités se sont depuis mises à appliquer peu ou prou ces recommandations. Sur le site du ministère de l'Éducation nationale, il est ainsi désormais question de professeur·es. Le ministère de la Santé, quant à lui, évoque les chirurgien·ne·s-dentistes. Depuis 2016, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s'est engagé très officiellement à écrire de façon inclusive: «Assemblée la plus paritaire de la République française, le CESE est convaincu que les stéréotypes, terreau du sexisme, sont profondément ancrés dans notre société et s'expriment dans le langage et la grammaire.» Le Cnam se définit désormais comme une école d'ingénieure·es «parce que nos formations sont ouvertes à toutes et tous».

Dans certains médias comme TV5Monde, dans des communications du CNRS, cette graphie a fait son apparition. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation, lui, n'approuve pas: «On doit revenir aux fondamentaux sur le vocabulaire et la grammaire, je trouve que ça ajoute une complexité qui n'est pas nécessaire.»

1

Je refuse frénétiquement toute utilisation de l'écriture inclusive sur nos sites et dans nos publications. Et pareil pour la féminisation des titres et métiers. Ça me révulse ! Je dois être une féministe "canal historique" : je me suis battue pour la pilule, l'accès à l'enseignement, le port du pantalon... Mais ce n'est pas à coup de .e. qu'on changera les comportements. L'éducation, l'instruction, l'exemple doivent imprimer dans les mentalités respect, tolérance, équité, sens de la justice. Naturellement, mais avec fermeté, sans rien laisser passer.

La citation du jour :

Le mot «homme» est un terme générique qui embrasse les femmes.

(Gérard de Rohan-Chabot)

Lire l'article de Challenges : https://www.challenges.fr/politique/ecr … rse_507614

C’est avec l’usage que la langue s’adapte. Le jour où les postes de préfets, chercheurs, ingénieurs et autres métiers seront occupés par autant de femmes que d’hommes, le langage suivra.


"Grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche". L’on pourrait croire à une nouvelle expérience d’écriture créative de l’OuLiPo où le "e", disparu sous la plume de Georges Pérec, ferait cette fois une grande apparition. Mais il s’agit plus prosaïquement d’un extrait en écriture inclusive du nouveau manuel scolaire édité par Hatier que les enseignants pourront désormais choisir pour leurs classes de CE2. Un manuel se voulant, comme l’explique son éditeur, "le reflet de la société et de ses évolutions". Mais le langage a-t-il besoin d’un manuel pour évoluer?

Le langage ne se décrète pas

Il est évident que l’égalité entre les femmes et les hommes doit être une priorité. Il est tout aussi évident que la langue française ne doit pas être figée pour être préservée et qu’une langue dite vivante doit justement s’adapter. Mais ce n’est pas en glissant de force des "e" minuscules entre deux points que l’on fera évoluer les usages. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes en apporte, sans le vouloir, la démonstration : c’est en constatant l’inapplication de la première circulaire relative à la féminisation des noms de métier que le Premier ministre a réitéré cette obligation en 1998. Vingt ans plus tard, entend-on davantage de femmes se dire "sapeuse-pompières" ou "doctoresses"?

Laissons les mots se transformer à leur rythme. C’est avec l’usage que la langue s’adapte et se transforme. "Ma doctrine est que ce sont les usagers qui décident", confiait récemment le linguiste Alain Rey dans un entretien pour Le 1. Prenons le mot "sénatrice". Dans sa version féminine, ce mot ne figure pas dans le Larousse. Il est pour autant facile de constater que cela ne l’a pas empêché de s’imposer dans le langage courant. Que l’usage précède le langage! Rien n’empêche les auteurs, "autrices" et les plumes en tous genres favorables à l’écriture inclusive de s’en saisir. Tout plaide en faveur d’une féminisation de certaines professions. Le jour où les professions de préfets, chercheurs, ingénieurs et autres activités seront occupées par autant de femmes que d’hommes, le langage suivra.

L’écriture inclusive pour les robots?

Selon étude menée par l’Université de Princeton sur un algorithme utilisé dans toutes sortes d’applications, l’intelligence artificielle associerait majoritairement les mots évoquant la gente féminine (fille, soeur, mère, etc.) aux notions de famille, enfants, foyer et aux arts. A l’inverse, l’algorithme rapprocherait automatiquement les hommes des notions de travail, carrière et les associe aux matières scientifiques et technologiques.

L’algorithme - né d’un concepteur subjectif - serait-il sexiste? Ou n’est-il que le reflet numérique de nos comportements individuels? Dans les deux cas, le big data alimente le risque de voir les comportements majoritaires devenir une norme. Et nous courrons aussi collectivement le risque de nous emprisonner dans nos propres conformismes. Faudra-t-il alors enseigner l’écriture inclusive aux robots? Commençons d’abord par intéresser les petites filles aux robots.